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L’ÈRE DES IDÉES « EAU »

S’il y a bien un idéal indiscutable à atteindre de nos jours, c’est celui d’une activité humaine en parfaite harmonie avec l’environnement. Ayant pris conscience de la limite des ressources naturelles, les innovateurs redoublent d’efforts pour trouver des solutions durables. L’enjeu concerne notamment l’eau. C’est pourquoi chez TELSTAR nous gardons un œil sur les nouvelles pépites en la matière : l’agence de l’eau Rhin-Meuse a lancé l’été dernier la 14e édition des Trophées de l’eau, un événement qui valorise les projets au service de sa protection, prioritaire dans un contexte de climat changeant. Observons les lauréats.

 

  • Dans la catégorie « Restaurer les cours d’eau, les zones humides et leur biodiversité »

– LE SYNDICAT D’AMÉNAGEMENT DU BASSIN DE LA VIENNE

pour l’effacement de deux seuils de moulin sur la Gorre. L’idée est d’entretenir et de gérer les équipements de manière à ce qu’ils ne gênent pas le passage des poissons migrateurs et des sédiments

– LE CONSERVATOIRE D’ESPACES NATURELS CENTRE-VAL DE LOIRE ET LE FORUM DES MARAIS ATLANTIQUES

pour la boîte à outils d’indicateurs de suivi et d’évaluation des milieux humides. Ils permettent le suivi des fonctions hydrologiques, biogéochimiques et biologiques des milieux humides et leur évaluation, de manière à surveiller les conséquences d’une activité humaine par exemple.

– LA FÉDÉRATION DÉPARTEMENTALE DES CHASSEURS DE LA LOIRE

pour la création, la restauration et la gestion de mares en faveur de la biodiversité. Souvent abandonnées, elles rendent pourtant de nombreux services : Gestion du ruissellement et de l’érosion, épuration et oxygénation de l’eau, réserve d’eau et abreuvoir, cadre de vie…

 

  • Dans la catégorie « Accès à l’eau et à l’assainissement dans les pays en développement »

– LE COMITÉ FRANÇAIS DE SOUTIEN DU CHER

au Bangladesh pour la production d’eau potable par filtre à sable. C’est un moyen écologique de traitement des effluents relativement simple et peu coûteux dont le principe est de faire percoler de l’eau à travers un massif de sable.

 

  • Dans la catégorie « Préserver l’eau, l’économiser et lutter contre les pollutions »

– LE SYNDICAT MIXTE DU BASSIN DE LA SEICHE

pour la plantation de haies bocagères favorisant la préservation de la qualité de l’eau. Plantée sur talus et positionnée perpendiculairement au sens de la pente, la haie constitue une excellente barrière naturelle pour réduire la vitesse d’écoulement de l’eau, qui va s’infiltrer dans le sol, limiter l’érosion et recharger les nappes en profondeur.

 




PEUT-ON SE PASSER DES NAPPES PHREATIQUES ?

En veille sur le marché, nous gardons un œil sur les acteurs et les innovations qui touchent de près ou de loin à la gestion des ressources en eau, que nos métiers impactent à plus ou moins grande échelle. COSUCRA, l’industriel belge spécialisé dans les ingrédients végétaux, a conclu un partenariat avec la SOCIETE WALLONE DES EAUX (SWDE) pour sécuriser son développement tout en favorisant la reconstitution d’une nappe d’eau sur-exploitée.

 

Aujourd’hui, l’usine de COSUCRA est alimentée en eau principalement par la rivière Escaut et par un puits d’eau souterraine. Elle est située sur la nappe phréatique calcaire carbonifère qui s’étend de Namur à Lille et dont le niveau diminue depuis 1910 jusqu’à atteindre un seuil critique à la fin du siècle dernier. Dans ce cadre, en 1995, la Wallonie, la Flandre et la France se sont engagées à réduire leurs prélèvements.

Depuis, les volumes équivalents sont fournis par le complexe de Gaurain-Ramecroix, construit, baptisé et exploité par la SWDE. La Transhennuyère recycle en eau potable des millions de m3 d’eau rejetés par l’industrie minière très active de la région. La mise en fonctionnement de cette station de potabilisation s’est accompagnée d’une augmentation graduelle du niveau de la nappe phréatique, les efforts devant être maintenus pour atteindre le niveau historique.

A partir de 2024, COSUCRA sera approvisionnée en eau potable par la Transhennuyère. L’accord s’étend sur les 25 prochaines années. La SWDE réalisera les travaux de raccordement et la capacité augmentera progressivement à partir de 2026, ce qui permettra à COSUCRA de réduire puis d’arrêter ses prélèvements directs dans la nappe phréatique.

 

Un modèle à dupliquer ?




UN PROJET PILOTE PHARE DANS LA PRÉVENTION DES INONDATIONS

Dernièrement, l’établissement public territorial du bassin Seine Grands Lacs a fait un premier bilan de l’action de prévention des inondations : « Le casier pilote ». La gestion des flux et le respect de l’environnement étant des sujets auxquels nous sommes régulièrement confrontés dans nos activités, cette démarche nous intéresse !

 

Pour le contexte, afin de réduire les conséquences des inondations en Ile-de-France, 20 collectivités se sont réunies pour mettre en place le Programme d’Actions de Préventions des Inondations. Il comprend 167 actions avec un budget de 182 millions d’euros. L’idée est de sensibiliser les populations concernées et de progresser en matière d’alerte et de gestion de crise.

 

Les nouveaux ouvrages de régulation des crues sont donc aménagés en cohérence avec ce nouveau programme, comme ce projet phare de 2020 : « le casier pilote de la Bassée ».

 

  • Qu’est-ce que c’est ?

Ce projet test consiste à aménager un espace endigué de 360 hectares (avec la capacité de bloquer 10 millions de m3 d’eau) en cas de forte crue de la Seine, ce qui arrive une fois tous les 5 à 7 ans.

Pour tester la technique, une station de pompage et une digue longue de 7.9 m vont donc être construites sur les territoires du sud de la Seine-et-Marne, de Balloy, Châtenay-sur-Seine, Égliny et Gravon.

 

Derrière ce projet se trouve également la volonté de renouer avec la biodiversité, ce qui passe par la maîtrise et la valorisation écologique d’une zone humide « exceptionnelle ».




LES EAUX SOUTERRAINES, UN PATRIMOINE COMMUN À PROTÉGER

L’activité humaine globale exerce une véritable pression sur les eaux souterraines notamment à cause de l’usage agricole croissant. Il est plus que temps de se poser les bonnes questions, cette sur-exploitation généralisée pour les usages ruraux, urbains ou industriels est inquiétante. LES EAUX SOUTERRAINES, UN PATRIMOINE COMMUN À PROTÉGER ? Chez Telstar nous tenons à garder un œil sur les actualités relatives à cette ressource vitale, notre activité étant directement liée à l’eau…et pas qu’en France.

 

L’agriculture représente 70 % des prélèvements d’eau souterraine dans le monde (40 % des terres à irriguer soit 100 millions d’hectares)

 

Par exemple, au Maghreb l’essor de l’économie agricole a quadruplé la superficie irriguée entre 2000 et 2017, ce qui accélère l’épuisement des ressources et creuse les inégalités économiques et sociales. Le problème, c’est que les prélèvements d’eaux souterraines sont la seule solution pour les agriculteurs qui n’ont pas accès aux eaux de surface. L’utilisation de puits et de forages est donc devenue une question de liberté dans ces régions du monde, une façon de s’émanciper de l’emprise de l’Etat.

 

—————– Fausse bonne idée

 

Au Maroc dans la plaine du Saïss, l’arrivée du goutte-à-goutte, présenté comme une source d’économie d’eau, s’est accompagnée d’un effet rebond : on y a observé une augmentation de 50 % des superficies irriguées entre 2005 et 2014, accompagnée par le doublement des prélèvements en eaux souterraines. En revanche, les économies d’eau permises par cette technologie n’ont pas nécessairement été évaluées.

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Il est urgent d’agir et de limiter l’accès aux eaux souterraines. Certaines pistes ont déjà été mises en place :

 

– La construction de barrages,
– Les retenues collinaires,
– Les recours à de nouvelles techniques d’irrigation.

 

D’une manière générale, deux réponses ont été apportées par les institutions locales : réguler l’utilisation par les pouvoirs publics et créer des exploitations collaboratives, où chacun a une quantité autorisée prédéfinie.

 

Il est urgent de reconnaître les eaux souterraines comme un patrimoine commun mondial. Cela crée un changement de perception autour de son exploitation de manière à en améliorer le suivi.